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    Le beffroi et la Grand'place forment un ensemble. Autrefois, une halle échevinale, ancêtre médiéval de l'hôtel de ville, s'étendait derrière le beffroi, vers l'église Saint-Vaast. La place accueillait chaque semaine plusieurs marchés. Cette activité commerciale a motivé le besoin de creuser de vastes caves, même à grand-peine dans la dure dalle géologique de grès. La plupart de ses caves demeurent à proximité du beffroi. Elles servaient bien sûr à stocker des denrées, mais les conditions hygrométriques et la température stable qui y règnent rassemblaient aussi de bonnes conditions pour travailler le drap ou d'autres étoffes. 

    C'est en 1976 qu'une équipe bénévole a dégagée, seau par seau, la "cave gothique". Elle est contemporaine du beffroi et présente de magnifiques croisées d'ogives (voûtes avec arcs brisés). Son accès est particulièrement périlleux. Mais certaines caves de la Grand'place sont visitables... Pour cela, rapprochez-vous du magasin "mi casa" situé à l'angle de la place.

Retrouvez vous en direct sur la Grand'Place :

Emplacement de la halle échevinale

Emplacement de la cave gothique

Tour Saint-Ignace

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OU en savoir plus :

    À un jet de pierre du rempart, nous voici arrivés au cœur battant de la « cité de Buridan ».

   Dans sa nouveauté, le beffroi de Béthune devait apparaître comme un symbole émancipateur et distinctif, pas simplement comme une tour de guet sonnant à l’arrivée du moindre événement. Sa monumentalité devait commémorer des convictions, des revendications, avec la ferme intention de les clamer aux générations suivantes. Le socle de telles convictions reposait donc sur une communauté affirmée, une ville de franchises où certaines libertés étaient octroyées aux habitants des bourgs (les bourgeois). Plus leur communauté, leur commune montait en puissance, plus ces roturiers (non nobles) étaient en mesure de revendiquer le fruit de leur labeur, plus ils touchaient au but. Un but sonnant et trébuchant. Parvenu au sommet de sa forme, la commune pouvait clamer sa revanche sur le paysage féodal qui s’étendait à l'horizon, hors les murs. Car nul ne pouvait se prévaloir de la sécurité, des avantages ni du statut dont on bénéficiait intra-muros, sans contrepartie. Les citadins étaient toujours rattrapés par des règles comme le couvre-feu, durant lequel les portes de Béthune étaient verrouillées et après quoi les gens bien intentionnés préféraient ne pas tarder dans les rues, pendant que d'autres travaillaient au noir ; rattrapés par des taxes ou par des devoirs comme le guet. Ainsi, le beffroi était l’expression triomphante du progrès urbain, obtenu au prix de rivalités sociales. De nos jours, les municipalités qui arborent ce patrimoine que représente un beffroi sont donc fortes d'un lourd héritage.

 

    Une construction primitive à l'emplacement de la halle échevinale, sans doute de bois, aurait disparue en 1137 à cause d’un incendie, selon les historiens du XIXème siècle. Il faut se souvenir que la Grand'place réunissait périodiquement un marché aux grains et aux draps et que la ville excellait dans la production drapière, à l'instar d'autres villes de l'Artois, du Nord de la France, des Flandres. Cette industrie utilisait les caves qui, certes pouvait servir à stocker les denrées, du fait de leur fraîcheur stable, proposaient de parfaites conditions de travail pour les drapiers. Ces derniers constituaient un maillon d'une immense chaîne de production et d'écoulement. Des caves ont été découvertes un peu partout en dessous de la Grand'place et également par ailleurs dans la ville. Ainsi, avant le drap, l'exploitation du grès assura la sûreté de Béthune ainsi qu'une part de sa prospérité...

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